Mohamed Boustane est un artiste plasticien calligraphe né en 1960 à Casablanca.
Durant les années 80 il a fréquenté le CPR et l’école des Sciences d’Information à Rabat. Occupant plusieurs postes dans différentes sociétés, en 1991 il quitte son travail pour se consacrer entièrement à l’art de la calligraphie arabe. Son aventure artistique a commencé suite à plusieurs rencontres avec des calligraphes notamment Jihan Guiri et Raad.
Le travail de Mohamed Boustane s’inscrit dans une tendance qui est la plus importante dans le développement de la calligraphie marocaine actuelle. Cette forme d’art, la calligraphie contemporaine, abandonne toute référence à un sens qui serait préexistant en dehors de l’art du calligraphe.
Chez Boustane, c’est la lettre elle-même qui est contestée. Ceci pourrait être difficile à comprendre. Comment peut-on être un calligraphe et refuser la lettre ? On pourrait croire être face à un paradoxe. Ce n’est nullement le cas.
Ce sont de telles réflexions qui fondent actuellement cette nouvelle forme d’art musulman. La conscience des limites de toute écriture rend libre le calligraphe. Et, en désarabisant son écriture, plus exactement, en créant des lettres transarabes, Mohamed Boustane crée une forme de liberté bien plus radicale que celle qui existait autrefois chez les autres calligraphes arabes.
Si tout est manifestation divine (tajallî), il n’est pas d’écriture qui ne soit écriture divine. Et, de plus en plus, Mohamed Boustane crée une écriture invue. Il se fait connaître par la naissance de ces lettres-signes qui n’ont rien d’autre à dire sinon que tout est à lire et que toutes les lectures sont infinies.
Cette calligraphie, ou postcalligraphie, est l’analogon d’une naissance qui se déroule sous nos yeux. Mohamed Boustane lorsqu’il relie ses oeuvres à un au-delà de l’esthétique, cette dernière étant en Occident centrée sur la sensibilité du corps humain, sur sa capacité émotionnelle face à certaines formes. Le beau est donc bien présent, mais non comme création humaine.
Cette nouvelle forme de calligraphie ne marque pas une revendication d’autonomie de l’artiste qui traduirait, par des signes insignifiants, son intériorité à un moment de son évolution propre.
Ce qui y apparaît est une nouvelle conception de l’espace avec l’abandon des formes circulaires au profit de carrés ou de parallélogrammes vivant d’une variation ténue de couleurs internes. Ce sont dans ces espaces que s’inscrivent les lettressignes créées par le calligraphe.
Ces lettres se recouvrent elles-mêmes. Il leur arrive aussi de participer à des explosions. S’opposent des lettres-signes de grande taille et ces formes géométriques où se succèdent les petites lettres signes. Les couleurs, parfois l’or, mais aussi l’opposition des pleins et des vides, contribuent, non pas au sens de l’ensemble, mais à sa signifiance. On est alors en face d’une écriture à la fois contemporaine et primordiale car immédiatement universalisable…
Jean-François Clément
SOLO EXHIBITIONS
2011 | « BOUSTANE ». Galerie Agora. Marrakech (Maroc)
2010 | « LES FILS DE MEMOIRE ». Sharjah (EAU)
COLLECTIVE EXHIBITIONS
2016 | Islamic Art Forum. Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis)
2013 | « HALL OF FAME ». David Bloch Gallery. Marrakech (Maroc)
2012 | « LES NUITS D’ORIENTS ». Dijon (France)
2011 | Musée de Selves. Alger. Sharjah (EAU)
2011 | Exposition au Carrefour des Arts. Casablanca (Maroc)
2010 | Réalisation d’un ouvrage conceptuel intitulé « Ivresse de L’Exil ». Sharjah (EAU)
2010 | Invité au Festival de la Calligraphie à Alger (Algérie)
2000 | Musée de Selves (France)
PRIX ET EXPERIENCES
2012 | Premier Prix de la Biennale Internationale de la Calligraphie. Sharjah (EAU)
2009 | Deuxième Prix du Festival International de la Calligraphie à Alger (Algérie)
2008 | Invité médaillé à la Biennale de Sharjah de la Calligraphie (EAU)
2004 | « LES JARDINS DE CREATION ». Président d’Honneur de l’association. Seyssel (France)
2004 | « AMBRE ». Membre fondateur de l’association (Maroc)
2004 | Participant Socio-Culturel. Maroc – France
2004 | Membre Fondateur avec Fabienne Courmont de « La Danse de lettre »