Le vernissage a eu lieu le jeudi 1 Décembre 2011 en présence de l’artiste. L’exposition s’est poursuivit jusqu’au 31 Décembre 2011.
L’artiste a présenté de nouveaux travaux sur papiers et sur toiles ainsi que des installations in-situ.
L’ATLAS est un artiste méticuleux à la recherche d’une certaine pureté, tant dans la forme que dans l’usage parcimonieux des couleurs. La pensée orientale, selon laquelle la dualité est source de complémentarité, occupe une place prépondérante dans sa vie et dans son art. C’est de là qu’il puise l’essentiel de sa démarche artistique. On observe en effet une dichotomie récurrente entre le blanc et le noir dans la majeure partie de ses compositions. Certaines œuvres font un effet quasi hypnotique; l’œil se réfugie dans la ligne noire pour suivre le parcours proposé par l’artiste.
Depuis l’enfance, l’artiste aime à inscrire son nom dans les endroits qu’il traverse, pour que les lieux gardent en mémoire la trace de son passage. Il apprécie aussi le simple plaisir du geste lorsqu’il applique sa signature. Refusant une vie trop conformiste, il abandonne ses études en histoire de l’art, pour se consacrer pleinement à son amour de l’écriture. Il s’installe au Maroc pour étudier l’art de la calligraphie arabe avec un maître classique. Puis, il part en Egypte auprès d’un maître moderne qui lui apprend à transgresser les règles établies. De retour à Paris, L’ATLAS va transposer cette tradition du geste ancestral arabe avec des matériaux contemporains comme la bombe ou le scotch, sur des supports tels que la toile ou l’affiche. L’artiste réinterprète l’alphabet latin en le soumettant aux techniques du Koufi, écriture arabe géométrique. Il invente alors une écriture très singulière, universelle et labyrinthique, qui est encore aujourd’hui un motif récurrent de son œuvre.
L’œuvre de L’ATLAS évoque à bien des égards le mouvement contestataire italien de la fin des années 60, l’Arte Povera. A l’instar de ses prédécesseurs, l’artiste renonce, la plupart du temps, à un équipement lourd qui pourrait le rendre tributaire de l’économie et des institutions culturelles. Il accorde une grande importance au processus, et plus précisément au geste créateur. “La pauvreté de l’art est une notion négative qui pose une interdiction de moyens quand à la réalisation des œuvres, mais qui requiert une richesse théorique afin de se guider” (Germano Celant). De même, la restriction des moyens dans le travail de L’Atlas s’accompagne d’une grande richesse théorique, bien que libre de dogmes. Son esprit contestataire est manifeste aussi bien dans ses choix de vie que dans son œuvre. L’ATLAS aime en effet intervenir dans des lieux interdits et détourner le mobilier urbain (panneaux de signalisation, stores métalliques, etc.). Les œuvres ainsi réalisées seront par la suite, non sans une certaine ironie, exposées dans des lieux artistiques officiels.
L’œuvre de L’ATLAS se veut réconciliatrice, elle est comme un trait d’union entre terre et ciel, entre la ville et l’homme, l’extérieur et l’intérieur. Par exemple, une série de sept toiles intitulées Toiles Errantes et qui ont été conçues dans l’atelier, sont régulièrement transportées par l’artiste au cours de ses voyages dans les grandes villes du monde, mises en situation et photographiées, ce qui atteste de leur présence dans les différents lieux foulés par l’artiste. En revanche, lorsqu’il réalise l’empreinte des plaques d’égout dans les villes qu’il traverse, le mouvement est inverse, allant de la rue à l’atelier, et non plus de l’atelier à la rue. L’ATLAS peint méthodiquement à la bombe chrome une plaque d’égout dont le motif, souvent géométrique, est comme l’image abstraite de certaines de ses toiles. Il y applique ensuite une toile préalablement peinte en noir, qui se retrouve marquée en chrome du motif de la plaque. La toile sera montée sur châssis à l’atelier et exposée en galerie. Le rituel se termine par l’inscription, au dos de la toile, d’un point GPS et de la date de l’action, qui témoignent de l’attention de l’artiste au souvenir de l’espace et du temps.
L’ATLAS réalise par ailleurs des boussoles et des labyrinthes au gaffer blanc sur le sol des villes. Elles sont une invitation à la pause, et à une réflexion sur l’orientation, la perte et la rencontre. Dans chacun de ses motifs, on peut toujours lire un mot, qui y est plus ou moins caché. C’est le cas aussi lorsqu’il peint un mur dans la ville ou y colle une affiche. Les compositions de L’ATLAS ont d’ordinaire un caractère plutôt insaisissable et éphémère. C’est une caractéristique inhérente à l’art urbain auquel il se rattache. Cependant, on constate que sa pratique artistique évolue, parallèlement à sa présence dans la rue, vers la conception d’œuvres qui résistent au temps, et qui viennent naturellement s’inscrire, de même que les affiches ou les boussoles au scotch s’inscrivent dans la ville, dans des lieux d’exposition adaptés, sans perdre pour autant l’esprit contestataire et subversif qui les caractérise.
Son œuvre a été présentée notamment dans les musées et institutions L’invention du monde au centre Centre Georges Pompidou, Graphology au Palais de Tokyo, Né dans la rue à la Fondation Cartier, TAG au Grand Palais, Strates à la Maison des Arts de Créteil, Toiles errantes à l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris, Bonjour India à l’Alliance Française de New Delhi… L’artiste est également représenté sur les Foires et Biennales Internationales Art Beijing de Pékin, Maison du Japon de Venise, Moscow International Biennale for Young Art de Moscou, Cutlog de Paris ainsi que dans les galeries LJ Beaubourg, Galerie G, Galerie Bailly, Galerie du jour, Galerie Il trifolio Nero de Gênes, Galerie nine5 de New York…